La vie en Australie n’est pas un long fleuve tranquille !
Brisbane, 1 860 000 habitants, troisième ville d’Australie, offre multiculturelle considérable, parcs subtropicaux à l’appel, journées ensoleillées par paquets de 100, atmosphère décontractée, un fleuve majestueusement serpentesque ….la ville a de quoi séduire ! Pourtant, dès notre arrivée tout a basculé!
Si vous ne croyez pas à la théorie du complot, ça ne va pas tarder à changer ! Mais si vous voulez tout savoir, j’ai ma petite idée sur l’origine de nos galères : ma mère ! Oui, ma mère ! Je l’imagine bien planter de petites aiguilles, pareilles à des dents acérées de piranha, dans de sordides poupées à notre effigie et à celle de Dr Snake, répétant inlassablement des paroles presque inaudibles telle une sorcière noire ! On peut encore envisager qu’elle soit en contact direct avec le gouvernement australien qui, en échange dont ne sait quoi (une semaine de vacances à Ailly-sur-Somme peut-être,), nous met des bâtons dans les roues au sens propre (rappelez-vous de notre pneu éclaté) comme au figuré ! Tout cela afin de nous faire rentrer plus tôt !
Laissez-moi donc vous narrer une petite histoire que j’ai intitulé sobrement « Les malheurs de Camille et Nico en Australie » : Notre arrivée à Brisbane approchait et grand dieu nous n’avions toujours pas de colocation, pas d’appartement à partager avec un jeune Allemand fêtard perpétuant sa cuite avec une assiduité forçant l’admiration ou un vieil Australien ventripotent regardant les matchs de football local, bière tout aussi locale à la main, avec une constance tout aussi remarquable .
Mais finalement, nous avons une touche ; une australienne, hôtesse de l’air de 28 ans, absente jusque mi-octobre qui loue son appartement pour 800$ le mois, toutes commodités incluses. Son sérieux est incontestable : envoie d’une copie de son passeport, de son acte de propriété, d’un contrat de location signé par un avocat. Seul hic, étant absente, la damoiselle nous demande d’effectuer un virement de 1100$ (soit le loyer plus 300$ de caution) avant de pouvoir nous communiquer un n° permettant de récupérer la clé dans une agence. Nos yeux se plissent, un air dubitatif se peint sur nos visages et notre bouche dessine une moue perplexe. Pourtant généreux, l’idée de refiler une telle somme sans réelles garanties, ne nous a pas emballés ; bizarrement !
Arrivés à Brisbane, nous avons donc décidé de toquer à la porte de cette fameuse agence dont nous avions l’adresse. « Oh mais qui vient là, c’est vous Madame Incrédulité ! » « Mais que faites-vous là ? » « Et bien cette dame n’a apparemment pas de clé en cage ici (selon les dires de la charmante dame derrière le comptoir) alors je viens vous faire un coucou ! » « Vous faite bien Dame Incrédulité, nous sommes sur….sous le choc ! ». Décidés à ne pas en rester là, nous enjoignons notre fidèle Dr Snake de nous conduire à l’adresse de l’appartement. Les photos envoyées par Jacqueline sont rigoureusement identiques à ce qui se trouve sous nos yeux. Le doute subsiste toutefois ; un homme arrive et ouvre la porte de garage ! Nico intercepte celui qui semble être la clé du mystère dans un dernier sursaut d’espoir. L’homme nous révèle alors que la location de cet appartement est gérée par l’agence pour laquelle il travaille. Un coup de fil plus tard, il nous apprend également que la personne avec qui nous sommes en contacte n’est pas celle à qui appartient le logement ! Oh la bougresse, la mécréante, la piiiraaaate comme diraient nos amies les bonnes-sœurs ou les bretonnes (je ne sais pas vraiment en fait !).
Ce douloureux événement passé, nous nous mettons frénétiquement à la recherche d’un autre logis. Je vous passe les détails : on rencontre une jeune femme d’une vingtaine d’année enceinte jusqu’au cou et habitant avec son petit ami en banlieue de Brisbane ! Gogo gadgets aux roues, on se casse vite fait !
Entre temps, un homme nous avait donnée le numéro de sa femme, belge, qui travaille dans un centre de tutorat pour le Français, en expliquant qu’elle cherche parfois des professeurs. Ni une, ni deux, j’appelle pour finalement entendre qu’ils n’ont besoin de personne avant février (shit !). Mais voyant notre détresse, cette dame nous propose néanmoins de venir dormir chez elle pendant 2-3 jours afin de trouver quelque chose sans pression. Chouette, sont cools les belges ! Nous allons gaiement faire quelques courses pour notre premier vrai repas dans une vraie cuisine et achetons un bon gros dessert pour remercier cette si gentille famille. Revenus à la voiture, le couperet tombe : texto de Madame-je-dis-un-truc-pis-en-fait-j’aurais-pas-dû qui nous explique que « bin en fait là ça ne va pas être pratique pour nous, désolé et bon courage ! ».
Là ça commence à faire beaucoup. « Maman arrête avec tes poupées ! ». La motivation, l’envie, la bonne humeur, l’enthousiasme glisse désormais sur nous comme de l’huile dans une poêle à frire. La grâce viendra finalement de nos amis de camping qui nous offrirons l’hébergement gratuit à partir de demain et ce pendant un mois.
« Merci maman, c’est bien, il faut laisser les enfants quitter le nid ! ».
FIN
Cette histoire vous a plu? Mais sachez que dans le genre ce sera la dernière (j’espère !). Toutes ces péripéties ne nous ont néanmoins pas empêchés de découvrir la ville avec un regard neuf, objectif, bien loin de notre ressentiment initial. Après tout, ça fait des souvenirs !
Rendez-vous dans un prochain article pour, ainsi, découvrir « Brissie » !